Nous avons discuté avec Nestlé de son approche audacieuse visant à réduire son empreinte carbone et de son incidence sur les finances de l’entreprise
Nous avons discuté de l’initiative de « prospérité commune » du gouvernement chinois avec la direction financière de Richemont et de l’incidence qu’elle pourrait avoir sur l’entreprise.
Nous avons examiné et discuté des préoccupations potentielles concernant le conseil d’administration et le comité d’audit de Schindler.
Facteurs environnementaux
Nestlé, le conglomérat multinational de transformation d’aliments et de boissons, est un placement principal du portefeuille européen depuis plus de 20 ans et est un chef de file dans le domaine des facteurs ESG.
Dans le cadre de notre processus de mobilisation, nous avons mené plusieurs discussions avec la société au sujet des facteurs ESG. Nous avons effectué des recherches approfondies sur la stratégie de Nestlé visant à réduire son empreinte carbone. Nous avons récemment discuté des efforts de la société lors d’une rencontre individuelle avec le chef de la direction. L’équipe de direction de Nestlé adopte une approche énergique pour réduire les émissions de carbone grâce à des cibles explicites et mesurables, notamment une réduction de 20 % des émissions de gaz à effet de serre de portée 3 d’ici 2025, une réduction de 50 % de cette mesure d’ici 2030 et zéro émission nette de portée 3 d’ici 2050.
Nous croyons que cette approche est conforme aux attentes des clients de Nestlé et est nécessaire pour préserver l’image de marque de la société. Malheureusement, le coût lié à l’atteinte des objectifs d’empreinte carbone de la direction sera considérable. Cela a nui à notre évaluation de la valeur intrinsèque de Nestlé, ce qui a contribué, en partie, à notre récente décision de réduire notre position dans la société.
NESTLÉ ADOPTE UNE APPROCHE AGRESSIVE POUR RÉDUIRE LES ÉMISSIONS DE GAZ À EFFET DE SERRE DE PORTÉE 3
20 % réduction d’ici 2025
50 % réduction d’ici 2030
Zéro émission nette d’ici 2050
En dépit de ce qui précède, en ce qui a trait à notre stratégie européenne, nous ne pensons pas que les changements climatiques représentent un risque important pour les avantages concurrentiels ou la réputation de la plupart des sociétés en portefeuille ou pour nos thèses de placement à leur égard. En raison de notre philosophie de placement axée sur la qualité et la valeur, nous avons tendance à éviter les sociétés où les risques liés au climat sont les plus importants, notamment les secteurs à forte intensité de capital, de la fabrication lourde et des produits de base.
Facteurs sociaux
Nous sommes devenus actionnaires du fabricant de produits de luxe Compagnie Financière Richemont (communément appelé Richemont) en 2018 et, depuis, nous sommes très satisfaits du rendement de la société ainsi que de la gérance de son actionnaire dominant.
Richemont tire une part importante de son bénéfice de la Chine (entre 40 % et 50 %, selon nos estimations), et nous pensons que cela présente des risques sociaux pour la société et la valeur intrinsèque de ses actions. »
Richemont tire une part importante de son bénéfice de la Chine (entre 40 % et 50 %, selon nos estimations), et nous pensons que cela présente des risques sociaux pour la société et la valeur intrinsèque de ses actions.
À notre avis, il existe un risque que le gouvernement chinois cherche à réduire considérablement la taille du marché des produits de luxe en Chine, car il craint les effets négatifs d’éléments culturels externes. La récente initiative de « prospérité commune » du gouvernement a accru ce risque. Nous craignons également que Richemont ne soit obligée de céder au gouvernement chinois sur des questions politiques d’une manière allant à l’encontre des valeurs occidentales en général et de nos valeurs en particulier. Nous avons récemment discuté de ces questions avec le chef de la direction financière de la société et effectué des recherches considérables sur les répercussions de l’initiative de prospérité commune. Nous avons finalement conclu que ces risques sont gérables dans le contexte de notre thèse de placement concernant Richemont; toutefois, nous continuons de surveiller la situation de près pour voir si les risques sont plus importants que nous ne le croyons.
Richemont tire une part importante de son bénéfice de la Chine (entre 40 % et 50 %, selon nos estimations), et nous pensons que cela présente des risques sociaux pour la société et la valeur intrinsèque de ses actions. »
Facteurs de gouvernance
Schindler, fabricant d’ascenseurs et d’escaliers mécaniques, fait partie de nos placements depuis plus de 15 ans. En examinant la circulaire de sollicitation de procurations de Schindler avant de voter à l’assemblée générale annuelle, nous avons découvert deux problèmes qui, selon nous, demandaient plus d’attention.
Le premier concerne les honoraires de consultation versés à deux membres du conseil d’administration, qui, selon nous, ne sont pas suffisamment détaillés. Le deuxième est que le président du comité d’audit de Schindler est également l’ancien chef de la direction financière de la société. Nous avons abordé ces deux questions lors d’une rencontre avec le chef de la direction financière actuel de Schindler.
Pour ce qui est des honoraires de consultation, le chef de la direction financière a indiqué que les montants étaient faibles et liés à des dépenses légitimes engagées par les membres du conseil d’administration dans le cadre de leur travail pour la société. Sur la question du comité d’audit, il a admis que la situation n’était pas idéale, mais que le conseil d’administration et les familles qui contrôlent la société font implicitement confiance à l’ancien chef de la direction financière et ils estiment qu’il a toutes les compétences pour ce poste. Bien que les familles qui contrôlent Schindler ne suivent pas toujours les pratiques de gouvernance traditionnelles, leur gérance prudente à long terme et leur alignement avec nous sont des éléments essentiels de notre thèse de placement à l’égard de Schindler. En conséquence, nous sommes portés à accepter leur jugement sur ces questions.
Sources : Recherche effectuée par Burgundy, documents déposés par les entreprises
À propos de l'auteur
Kenneth Broekaert, CFA
VICE-PRÉSIDENT PRINCIPAL ET
GESTIONNAIRE DE PORTEFEUILLE
La passion de Ken pour les placements s’est développée en raison de l’intérêt qu’il portait aux affaires. Ses intérêts généraux l’ont mené au Boston Consulting Group au début de sa carrière. Au cours de cette période, il était fasciné par l’étude de ce qui peut renforcer ou affaiblir les avantages concurrentiels des entreprises. Il a ensuite découvert les écrits de Warren Buffett et de Benjamin Graham. L’un des concepts de Warren Buffet qu’il préfère est le défi de ne prendre que 20 décisions de placement dans sa vie, ce qui nécessite un bon jugement quant à la durabilité des avantages concurrentiels des entreprises. Ken se met continuellement au défi de constituer un portefeuille concentré de titres que Burgundy pourrait conserver « à jamais », et qui procurent de solides rendements à long terme pour les clients.